Le concept du vin biodynamique est encore flou pour les œnophiles. Par ailleurscette tendance devient de plus en plus courante chez les consommateurs, surtout depuis ces dernières décennies.
Différences entre vin bio et vin biodynamique
La différence entre le vin bio et biodynamique ne se porte pas spécialement sur le goût. Elle se différencie par les contraintes à respecter lors de la viticulture et la vinification. Avant d’être certifié biodynamique, il est impératif que le vin soit labélisé vin biologique. Ce qui signifie que le traitement du vin en biodynamie commence par un traitement viticole bio.
Ces deux types de vins ont tous les deux le même concept : procéder à une agriculture amenant à obtenir des raisins sains, afin de concocter des vins de qualité supérieure.
Viticulture bio : le chemin vers la biodynamie
Un vin en biodynamie doit dans un premier temps répondre aux exigences de l’agriculture biologique.
Contraintes du vin bio
Le vin bio a pour slogan « 0 produit chimique et synthétique ». Ce qui veut dire :
- pas d’herbicide,
- pas de pesticide,
- pas de fongicide
- pas d’OGM
Contrairement à la fabrication de vin conventionnel qui permet une production industrielle de vins.
Le sulfite, qui est un antioxydant naturel produit par le vin, ne peut être ajouté artificiellement. Aucune levure chimique ni aucuns intrants œnologiques ne sont permis durant la fermentation. Toutefois, l’utilisation de levures indigènes est tolérée. Ce sont en effet des produits moins néfastes pour une certification digne de son appellation.
Produits chimiques tolérés pour le vin bio
Les parasites agricoles sont quasiment impossibles à fuir dans l’agriculture. C’est la raison pour laquelle les vignerons utilisent quand même des produits chimiques pour lutter contre la destruction de leurs vignes. Le slogan n’est toutefois pas respecté à 100 %, car il est difficile de se détacher totalement des produits chimiques. Le cahier des charges AB (Agriculture Biologique) permet en effet aux vignerons d’utiliser du soufre et du cuivre pour traiter les problèmes liés à la production de vin.
La liste des éléments tolérés est bien plus longue, mais la quantité permise reste minime par rapport au vin conventionnel. Le soufre par exemple est utilisé au moment de la mise en bouteille pour éviter une oxydation prématurée du vin, et elle est limitée à 120 mg/L pour le vin blanc et 100 mg/L pour le vin rouge.
Labellisation vin bio
La labellisation du vin bio n’a pas toujours existé. Sa présence sur le domaine s’est officialisée en 2012, grâce au cahier de charge européen. On peut reconnaitre un vin bio par le label « AB » (Agriculture Biologique) figurant sur sa bouteille, certifié par Ecocert.
Pour se faire certifier « Agriculture bio », le viticulteur doit passer par des contrôles supervisés par le label qui le certifie. Chaque contrôle doit être financé par le viticulteur lui-même et cette étape est ce que l’on appelle « phase de conversion ». Les contrôles durent minimum 3 ans pour assurer le respect des contraintes.
Le vin en biodynamie
Le vin biodynamique est avant tout un vin biologique. Cependant, les contraintes à respecter afin de pouvoir être certifié « biodynamique » sont encore plus conséquentes.
Origine de la biodynamie
La biodynamie est un mouvement qui prône une agriculture responsable et respectueuse vis-à-vis de l’environnement. La viticulture biodynamique est en effet une pratique inspirée des écrits du philosophe Rudolf Steiner (1861-1925).
Le principe évoqué par ce philosophe autrichien concerne la corrélation entre les pratiques agricoles ancestrales et celle d’une agriculture biologique. Tout cela pour obtenir des récoltes saines tout en évitant le recours aux produits artificiels.
Respect de l’écosystème
Le vin en biodynamie prône « le vivant avant tout ». La viticulture et son écosystème doivent être considérés comme un organisme vivant qui forme un tout, c’est le « vivant avant tout ». Ce qui signifie que la biodiversité et la santé du sol sont beaucoup plus mises en avant.
La biodynamie prend non seulement en compte la viticulture, mais elle se concentre aussi sur la vinification.
La pratique biodynamique va plus loin que la culture biologique : elle ne permet l’utilisation d’additifs, ce qui interdit
- les intrants : aucun pesticide, fongicide n’est permis.
- l’acidification : Quoiqu’utilisé pour la conservation des vins,
- le levurage
- la chaptalisation ou l’ajout du sucre
- l’ajout de sulfite
L’ajout de cuivre est toléré, mais la quantité permise est très faible. Elle s’élève à seulement 90 mg/L pour le vin blanc et 70 mg/L pour le vin rouge.
Traitements organiques
La culture biodynamique favorise la prévention de l’agriculture que la lutte contre les maladies. L’objectif ici est de préserver la vie du sol et arranger les déséquilibres au sein de l’écosystème, afin d’avoir un sol et une culture saine.
Un environnement équilibré peut, évidemment combattre les parasites lui-même, sans l’aide d’intrants chimiques. Il est donc important de donner de la force à la plante, pour qu’elle puisse lutter contre les attaques nuisant à sa bonne croissance.
Les vignerons en biodynamie font recours à de nombreuses préparations organiques. Celles-ci sont utilisées afin de renforcer le système immunitaire des vignes et intensifier la vie du sol.
Les préparations sont de natures végétales ou animales. Elles sont à base de plantes ou à base d’excréments d’animaux. Les plus utilisées sont la corne remplie de bouse de vache, ou bien les composts que les vignerons font ensuite macérer. Enterrées en hiver et déterrées en septembre, celles-ci sont propagées sur les sols à cultiver afin de les fertiliser.
Le suivi du cycle lunaire
Afin d’optimiser l’efficacité des intrants naturels utilisés, les vignerons font recours au suivi du cycle lunaire. C’est une pratique ancestrale se basant sur l’attraction terre-lune. D’après les viticulteurs biodynamiques utilisant cette pratique astrologique, la lune aurait un impact sur la pousse et la maturation des vignes.
Certifications
Aucun cahier des charges européen ne régit la culture en biodynamie. Toutefois, des organismes de certifications indépendants comme Demeter existent. Cette labellisation est présente dans une cinquantaine de pays et c’est d’ailleurs le plus connu. Il y a également Biodyvin ainsi que Nature & Progrès qui sont des associations de certifications qui regroupent les vignerons pratiquant la biodynamie.